Mar 7, 2018
Le lion était la proie recherchée des grandes chasses royales au désert. C’est dans le désert que vivait le lion, se nourrissant de petit gibier; mais le soir, pour étancher sa soif, il s’approchait des terres habitées, afin de boire l’eau des oueds tributaires du Nil. Naturellement, les hommes, apeurés, voulurent se fair~ un allié de ce fauve redoutable. C’est la lionne qui fut déifiée; elle était sans doute plus agressive que le mâle et c’est elle qui chassait afin de quérir la nourriture pour ses petits.
La déesse Sekhmet (nom qui signifie «la puissante») fut vénérée notamment dans la région de Memphis (1er nome de Basse Égypte), où elle était considérée comme l’épouse du dieu Ptah. Le plus souvent, dans ses représentations, Sekhmet trône en majesté, figurée telle une femme à tête de lionne. Elle est souvent associée, dans le culte qui lui est rendu, à Bastet, la déesse-chatte.
La chatte, proche de la lionne, est la réplique adoucie du grand fauve du désert; on la réjouissait au moyen de la danse et de la musique. Élément féminin et fécond, la lionne Sekhmet peut, dans la pensée religieuse, concevoir et enfanter le roi, qui participera de sa nature divine et dont elle sera la protectrice naturelle. Animal puissant et batailleur, elle sera auprès du souverain dans les combats et assurera la sauvegarde de l’Égypte. Dans le sanctuaire que le roi Aménophis III fit construire, au sud du temple d’Amon-Rê, à Karnak, pour la déesse Mout (parèdre d’Amon), on a retrouvé plusieurs centaines de statues en granit noir de la déesse léontocéphale Sekhmet, assimilée à Mout.
La même présence divine multiple se retrouve dans le temple funéraire d’Aménophis III à Korn el-Heitan (rive gauche thébaine); chaque statue présentant dans le texte qu’elle porte une épithète différente de Sekhmet, l’ensemble constituait une grande litanie de pierre en l’honneur de cette divinité.