Juin 5, 2013
Le dieu Toth a toujours fasciné les Grecs qui l’identifiaient à Hermès, leur messager divin. Ils lui attribuèrent l’épithète de trismégistus, « trois-fois-puissant ». Les Grecs étaient également troublés par le mystérieux Livre de Toth, décrit par Clément d’Alexandrie comme « quarante-deux ouvrages de secrète sagesse ». Ces ouvrages étaient, disait-on, écrits de la main même du dieu Toth.
Durant les périodes ptolémaïque et romaine, réécrits sans cesse, ces livres offraient un inextricable mélange de mythes égyptiens et de philosophie classique, sans parler du folklore alchimiste et astrologique, et d’innombrables formules magiques toutes plus infaillibles les unes que les autres.
Selon la tradition, écrits depuis des temps immémoriaux et transmis d’initié en initié au long des millénaires, ces textes furent en fait réécrits par les Gréco-romains et réunis sous le nom générique d’Hermetica. Pour les sectateurs d’Hermès Trismégiste, ce corpus ne visait rien moins qu’à la connaissance du secret de la vie.
L’Hermetica renfermait des formules capables de ligoter les démons et des charmes pour faire parler les statues ou prophétiser, mais aussi un certain nombre de traités d’astronomie, de médecine, de géographie et même de chimie rudimentaire. Ces traités étaient rédigés dans une langue savante dérivée du grec mais que l’on disait beaucoup plus ancienne.
Durant tout le Moyen Âge, les livres eurent un énorme attrait sur les érudits et les alchimistes de toutes traditions musulmans, juifs et chrétiens. Copernic, l’astronome polonais qui calcula que la Terre tournait autour du Soleil, déclara être parvenu à ses conclusions en partie grâce à l’étude des textes hermétiques.