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Le mystere de leur technologie

Déc 24, 2014

Aucun document de l’époque ne répond aux questions concernant la construction des pyramides, à savoir les plans architecturaux, le nombre d’ouvriers nécessaire et les moyens dont il s disposaient.construction-pyramide-mystere

Peut-être ont- ils été détruits au cours des millénaires, peut-être n’ont-ils jamais été écrits. Aucune source ne no us éclaire non plus sur la raison d’être des pyramides. Les égyptologues doivent déduire leurs interprétations des édifices eux-mêmes ou d’autres textes contemporains. On a pu déterminer exactement l’endroit d’où provenaient les pierres : le granit rose d’Assouan, le calcaire blanc dont étaient revêtus l’extérieur et certain s endroits à l’ intérieur de la pyramide, de Tourah, le matériau de remplissage des carrières de Gizeh, là ou se trouve la grande pyramide.

Assouan est située 800 kilomètres en amont, Tourah sur la rive opposée du Nil. Le transport se faisait par bateau.

A l’aide de canaux et de débarcadères édifiés à cet effet, les matériaux étaient acheminés à proximité du chantier. Une rampe de terre, de briques et de rochers reliait le port au plateau de Gizeh, situé 40 mètres plus haut. Autre point resté obscur:

Comment les matériaux étaient-ils acheminés au sommet de la pyramide?

Les ouvriers ont du ériger une autre rampe qui s’élevait en même temps que la construction et était menée latéralement près des quatre faces de la pyramide ou autour d’elles . Des calculs ont montré que, quand elle atteint le sommer, la rampe latérale nécessite plus de matériau que la pyramide elle-même.

Ce n’est pas le cas de la rampe qui fait le tour de la pyramide, mais elle dissimule la partie déjà construire et empêche les travailleurs de contrôler les arêtes et les angles d’inclinaison. On ignore quelle solution les Egyptiens avaient adoptée, mais peut-être en existe- t-il une troisième? Les blocs de pierre étaient probablement transportés sur des traîneaux en bois, les contemporains de Khéops ne connaissant pas la roue, ni d’ailleurs les chevaux de trait.

En plaine, les boeufs tiraient les charges, mais c’est peu proba bl e sur les rampes étroites. Quant à la force humaine, de nombreux blocs pesant plus de cinq tonnes, il aurait fallu cinquante ouvriers pour les hisser. Hérodote, l’ historien grec qui visita l’Egypte vers 450 avant notre ère écrivit que les Egyptiens se seraient servi de  » machines faites de morceaux de bois courts  » avec lesquelles les blocs auraient été élevés de gradins en gradins.

Mais les pyramides existaient depuis deux mille ans quand il s’ informa, et les recherches récentes nous apprennent qu ‘aucun appareil de levage ne fut utilisé, uniquement des leviers, des rouleaux, des pieds-de-biche et des traîneaux . Les blocs rocheux étaient probablement dégrossis clans la carrière et élaborés dans le chantier. La précision dont firent preuve les bâtisseurs ne cesse d’étonner, elle témoigne de capacités artisanales à travailler la pierre qui n’ont jamais été surpassées. L’égyptologue anglais William Flinders Petrie l’a comparée à la  » précision d’opticiens remarquables ».

L’aptitude des Egyptiens à concrétiser des plans géométriques était également très développée. Sinon comment auraient-ils pu élever de si grands édifices aux parois possédant exactement la même pente?

Construire les pyramides de manière qu’elles ne basculent pas d’un côté?

Il fallait pour cela, Outre  l’utilisation d’un goniomètre, que la base soit parfaitement horizontale. Le niveau à bulle d ‘air n’existait pas, mais son principe était sans doute connu: le long de ce qui deviendra les arêtes de base de 230 mètres de la pyramide de Khéops, on creusa un fossé peu profond dont la pente fut corrigée jusqu’à ce que le niveau de l’eau soit égal partout.

Nous manquons aussi de documents contemporains concernant l’organisation du travail. C’est Hérodote encore, et 20 siècles plus tard , qui nous renseigne :«Le nombre des ouvriers atteignait cent mille à la foi s, chaque équipe travaillant trois mois de suite.  » ou encore «Une inscription sur les pyramides indique en lettres égyptiennes quelles quantités de radis, d’oignons et d’aulx ont été consommées par les ouvriers. Si je me souviens bien de la somme que interprète qui déchiffrait les inscriptions m’a nommée, il s’agissait de 1600 talents d’argent … la construction … a duré 20ans.  » En dix ans auraient été nécessaires pour construire les chemins d ‘accès.

Aujourd’hui , les experts tiennent ces données sur la durée de la construction pour réalistes. Cependant, si les ouvriers spécialisés- dans ce cas les tailleurs de pierre- ont dû travailler toute l’année sa ns interruption, la main-d’oeuvre d’appoint, c’est-à-dire la masse des ouvriers, n’était probablement pas remplacée tous les trois mois, mais employée seulement trois mois par an, à l’époque des crues du N il, quand les champs étaient inondés et les agriculteurs inactifs.

Pour Hérodote et les prêtres égyptiens qui l’ont renseigné, construire des pyramides était un travail de forçat et Khéops un tyran méprisant le genre humain. li aurait même tiré profit des charmes de sa fille :

Khéops était un être si infâme que manquant d’argent, il amena sa propre fille dans une maison de passe et lui ordonna de gagner une certaine somme d ‘argent- combien, les prêtres ne me l’ont pas dit. Elle réunit la somme demandée et décida, elle aussi, de se fa ire élever un monument. Elle pria chaque homme qui lui rendait visite de lui offrir une pierre pour le grand édifice. Elle aurait fait construire avec ces pierres la pyramide placée au milieu des trois pyramides, celle qui se trouve devant la grande pyramide …

 

Cette anecdote, si absurde soit-elle, témoigne de la mauvaise réputation de Khéops. Les informateurs d’Hérodote savaient manifestement bien peu de choses sur ce qui touchait à l’apogée de l’Ancien Empire. lis semblent ignorer qu’en son temps Khéops était considéré comme un dieu, et que I’Egypte et ses habitants éraient sa propriété personnelle. Que ce soit aux champs, au temple ou au palais, directement on non, les Egyptiens travaillaient toujours pour lui.

En aidant à ériger une oeuvre aussi colossale que la pyramide sépulcre de leur dieu incarné, ils ne servaient pas seulement celui -ci mais aussi leurs propres intérêts: que Pharaon veille ici-bas ou dans l’a u-delà, il était le garant du bien-être de ses contemporains.

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