Avr 7, 2014
En Égypte , le monde de la mère e t de l’enfant n’échappait guère aux influences de la magie et de l’enchantement. Vers 2000 avant J .-C., on voit apparaître , sur les ivoires magiques du Moyen Empire, un démon qui est appelé le lutteur et qui deviendra , sous la l 8e dynastie , un des génies protecteurs les plus appréciés du foyer égyptien.
Désormais appelé Bès, il protège avant tout le domaine de la femme, veille comme un bon génie sur l’amour et sur le mariage , sur la conception et sur la grossesse , sur la naissance et sur les couches. Quoique Bès n’ait jamais été compté parmi les grands dieux du panthéon de l’Égypte ancienne , les statues et les reliefs qui le représentent occupent une place importante dans les sanctuaires des déesses-mères Isis et Hathor.
La statue en grès, provenant des environs d u temple d’Hathor à Dendara, montre Bès dans toute sa laideur. Représenté comme un nain presque nu , il a des jambes arquées très courtes, un corps pesant et une tête énorme ; une barbe pleine, stylisée, encadre le visage que les dents menaçantes , la langue pendante, le nez aplati et les yeux cernés de rides transforment en figure grimaçante. Les longues plumes d’ autruche , assemblées en couronne , et les oreilles de lion accentuent l’aspect grotesque du personnage.
Elles donnent par ailleurs à penser que le dieu nain est peut-être une divinité venant de l’Est de l’Afrique. Le bras gauche, court, s’appuie sur la cuisse gauche; le bras droit , aujourd’hui disparu , était tendu vers le haut et te nait une épée par-dessus la tête.
Une amulette en forme de tête de lion est suspendue au cou . L’aspect repoussant du dieu devait effrayer les puissances maléfiques . Malgré toute sa laideur, le dieu nain jouissait d’ une grande popularité ; il plaisait aussi bien aux membres du harem royal qu’aux petites gens qui aimaient à porter des amulettes en forme de Bès.